Documentaire sur les premières 48 heures à la chauve-souris. On y voit la rencontre avec arlette detombay, l’administratrice de l’asbl et deux de ses sbires. Elle tiendra à plusieurs reprises des propos racistes (confondant visiblement l’accent albanais du flamand). Elle afirmera également préférer raser le batiment plutôt que de le laisser à des délinquants. Un language tout à fait à côté de la plaque pour une personne prétendant travailler dans le social…
Documentaire. +- 15’. réalisation collective (...)
Suite au nombreux coups de téléphone des RG nous suggérant de partir volontairement afin de ne pas recourir à la force, nous avons décidé de quitter les lieux ce mardi 23 février. La chauve-souris a depuis été détruite.
Au mois d’octobre 2008, nous, le collectif ChauveSouris, avons investi le
bâtiment, inoccupé depuis 2005, situé 62 rue Chauve-souris. Nous y avons
développé de nombreuses activités : magasin gratuit, infothèque, jardin
collectif, concerts, projections de films, pièces de théâtre, séances de slam,
ateliers de danse, etc. Cet espace nous a servi pour organiser des débats, des
moments de réflexion, des activités politiques. C’est aussi un lieu d’habitation
et d’hébergement, une quinzaine de personnes ont vécu quelques mois ici, des
dizaines de voyageurs d’Europe et d’ailleurs sont passés une nuit ou plusieurs.
S’il nous a fallu un peu de temps pour rencontrer nos voisins et parfois lever
certains préjugés, nous avons fini par développer des relations cordiales et
solidaires dans le quartier. Tous ces projets, nous les avons mené dans une
optique anticapitaliste, en remettant en cause l’argent-roi et en essayant que
chacun-e puis s’y sentir à l’aise et libre dans ses différences.
Après un peu plus d’un an, nous pouvons dire que, si la collectivité n’a pas
toujours été facile, si des conflits ont parfois eu lieu, nous avons réalisés un
certain nombre de nos envies et nous l’avons fait de manière autonome, en
décidant nous-mêmes de notre fonctionnement et sans l’aide des autorités. Nous
avons transformé un lieu mort en lieu vivant et ce lieu nous a lui-aussi rendu
plus vivants. Cette vie est nôtre et nous ne l’abandonnerons pas.
Lors de notre première nuit ici, la directrice de l’ASBL propriétaire - le CJL -
nous avait crié qu’elle préférait raser le bâtiment que nous le laisser. Muni
d’un permis de démolition, les dirigeants du CJL nous ont attaqué en justice en
janvier, avant de nous attaquer - au sens propre du terme - à la pelleteuse en
mars. Il y a deux semaines, le juge chargé de l’affaire a délivré un ordre
d’expulsion pour le 10 décembre, aux portes de l’hiver.
Lors du procès, notre avocat avait plaidé l’abus de droit. C’est un fait que les
dirigeants du CJL n’ont aucun projet à court terme pour notre lieu et que leurs
finances ne leur permettent pas d’en envisager un prochainement. Ces personnes
veulent détruire "leur propriété" parce que nous l’occupons, et ensuite laisser
un terrain en friche, pour combien d’années ?
Aujourd’hui, nous devrions abandonner notre lieu et tous les résultats de notre
travail d’un an. Nous n’avons plus rien à attendre de la justice qui a
évidemment fait primer le droit à la propriété sur le droit au logement et sur
le droit à la vie. Il reste les autorités communales que nous avons contacté
depuis plusieurs mois et qui doivent se positionner dans le conflit qui nous
oppose au CJL, qui doivent se positionner par rapport à la vie dans le quartier
du Laveu. Depuis le début, nous sommes prêts à quitter notre lieu quand le CJL
aura un projet à mettre en oeuvre, mais nous n’avons jamais pu discuter avec les
propriétaires. Les autorités communales elles ont le pouvoir de se faire
entendre et d’essayer d’avancer des pistes dans ce conflit ouvert.
Le 14 novembre à 17h, nous avons organisé une manifestation à partir de la place
Saint Léonard, pour la liberté d’occuper des lieux abandonnés et contre la
répression des alternatives. Nous organisions aussi cette manifestation parce que les expulsions ou les tentatives n’ont pas manqué ces derniers mois en Belgique : du Noodzak à Gand en passant par les occupations des sans-papiers bruxellois et la forêt de Lappersfort près de Bruges jusqu’à l’occupation de la place Morichar, celles et ceux qui refusent de se soumettre aux règles du jeu capitaliste et essayent de s’organiser sont comme toujours confrontés à la répression. A Liège aussi nous ne sommes pas seuls, les
sans-papiers occupant la gare de Bressoux sont également sous la menace d’une expulsion fin décembre.
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