Le Spip de la chauve souris

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Samedi_Permanences Cafez

Tous les mois, le second samedi de 16h à18h

mercredi 3 décembre 2008, par Storm

Si vous souhaitez plus d’informations ou de bons de commande, vous pouvez nous écrire à : cafez[CHEZ]no-log[POINT]org
ou passer nous voir lors des permanences organisées àla Chauve-Souris.
Tous les deuxièmes samedis du mois entre 16h et 18h

Le 1er janvier 1994, le jour même où entrait en vigueur le traité de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, l’EZLN , l’Armée zapatiste de libération nationale déclare la guerre au gouvernement fédéral et à son armée, et parvient à occuper divers chefs-lieux de l’état du Chiapas. Ses revendications principales sont "travail, terre, logement, alimentation, santé, éducation, indépendance, liberté, démocratie, justice et paix".


- Cafez (café zapatiste),
- CZI (Coordination zapatiste indigène) et
- Collectif Chiapas

Depuis dix ans, nous organisons à Liège des rencontres dans le but d’informer et de sensibiliser à la situation au Chiapas. Au delà de l’information, nous cherchons à mettre en œuvre une solidarité active et à rassembler un soutien matériel pour les projets communautaires et coopératifs. C’est pourquoi nous nous investissons dans la distribution du café avec d’autres collectifs européen. Vos achats solidaires sont donc un geste essentiel dans la lutte contre la logique spéculative et la marchandisation de tous les secteurs de la société. Nous vous proposons une souscription pour achat anticipé, cette manière de procéder nous permet de payer une avance à la coopérative avant la récolte du café (il est important d’envoyer vos pré-commandes avant la fin du mois de novembre)

La détermination de centaines de milliers d’Indiens, opposés à la politique néolibérale et construisant des projets alternatifs, est inacceptable pour le gouvernement. Malgré le cessé-le-feu et les diverses négociations, ce dernier développe dans cette région stratégique (pétrole, uranium, eau, biodiversité...) une politique de contre-insurrection civile et militaire, dite guerre de basse intensité.

Malgré cela et décidés à construire leur autonomie sans chercher à prendre le pouvoir, les zapatistes s’organisent en communes autonomes. Dix ans plus tard, de nombreuses réalisations pour la mise en place d’une autonomie forte et solide ont vu le jour : écoles, cliniques, coopératives, transports, agriculture, artisanat.

Les coopératives Yachil Xojobal Chulchan et Ssit Lequil Lum ; productrices de café

Le sud du Mexique est une des régions les plus importantes de production du café d’Amérique. Ce sont principalement de petits paysans indigènes, faisant partie de la couche la plus pauvre du pays, qui cultivent le café. Le marché du café connaît depuis plusieurs années une forte crise au niveau des prix. Des programmes de la Banque Mondiale ont initié la production du café dans des pays non producteurs, ce qui a entraîné une surproduction et donc la chute de sa valeur boursière passant au-dessous des coûts de production ! Faim, exode rural et instabilité politique en sont les conséquences. Pour cette raison, beaucoup de familles paysannes s’associent dans des coopératives, désireuses de vendre leur café à un prix juste. Le créneau du commerce équitable offre ainsi une possibilité de continuer une production agricole qui assure la subsistance.

Yachil Xojobal Chulchan est située dans la zone des Altos, géographiquement proche de Mut Vitz. Elle est constituée essentiellement de réfugiés ayant dû fuir devant les violences paramilitaires à la fin des années 1990. Elle comprend environ 700 membres et possède la certification biologique.

Ssit Lequil Lum est la dernière des coopératives zapatistes. Ce n’est pas
seulement une coopérative de café : elle regroupe l’ensemble des productions de la zone avec l’objectif de répartir la production entre les communautés en
fonction des besoins. Voulant aller aussi loin que possible sur le chemin de
l’autonomie, elle a décidé de ne pas adhérer aux programmes officiels de
certification équitable et biologique. Cependant, elle met en place une
certification indépendante avec l’aide de l’ONG de San Cristóbal Desmi et de
l’université indépendante de Chapingo. Une liste de critères a été établie par
les cultivateurs, les techniciens en agro-écologie mais aussi les anciens des
communautés, porteurs de la mémoire. Ces critères portent aussi bien sur la
culture elle-même (sans produits chimiques) que sur la qualité du travail après la récolte. Des membres des communautés zapatistes ont été formés pour vérifier que chaque membre de la coopérative appliquait bien ces critères. Finalement, la certification est donnée par les autorités zapatistes.

L’achat de ce café par des groupes de solidarité en Europe et en Amérique du Nord permet à la coopérative Mut Vitz de recevoir plus de trois fois le prix payé par les « coyotes ». Cet écart de prix permet de fortifier l’autonomie de ces communautés. Elles peuvent notamment, grâce à cet argent supplémentaire, se permettre de cultiver de moins grandes surfaces de café pour les remplacer par des cultures de subsistance (haricot, maïs, banane...).

« Ce que nous voulons n’a rien d’extraordinaire, nous voulons ce à quoi chaque personne peut aspirer : nous ne demandons pas le pouvoir, nous ne voulons pas former de parti politique, nous ne voulons pas de fonctions dans les mairies, les ambassades ou les universités ni de revues qui nous soient exclusivement réservées. Nous voulons du pain, un logement digne, du travail, des terres, la santé, le savoir, l’indépendance, la liberté, la démocratie, la justice et la paix. » Armée zapatiste de libération nationale, Mexique.